Depuis la fin de la dictature des Duvalier, l’Aide internationale à Haïti a connu un essor fulgurant au point que le pays s’est hissé, en à peine plus de deux décennies, au premier rang des pays les plus assistés au monde. Pourtant, le paradoxe est que, à mesure que l’Aide publique au développement (APD) afflue vers Haïti, la dégradation sociale, politique et institutionnelle du pays semble s’accélérer davantage, alimentant ainsi le débat mondial sur la contre-performance de l’APD, opposant deux courants de pensée, l’un accusant des facteurs exogènes (l’inadaptation de l’APD) et l’autre des facteurs endogènes (la mauvaise gestion de l’APD).

Sans vouloir ignorer des causes secondaires plus structurelles ou historiques, notre analyse de la gestion de l’Aide internationale à Haïti au cours de la période 2000-2017 nous aura permis d’identifier trois catégories de « mécanismes systémiques » spécifiques qui concourent dans notre pays à la contre-performance de l’Aide publique au développement (APD). Il s’agit respectivement de la « séquentialité » de l’aide, de la « supranationalité » de l’aide et du « détournement » de l’aide, que, par commodité de langage, nous appelleronsvolontiers ici, les « mécanismes pervers de l’APD»

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