La criminalité traditionnelle, tels, les assassinats, le kidnapping, le vol à main armée, le trafic illicite de drogue (…) ont tous en commun le fait d’être sujets d’une publicité quotidienne, intense et profondément illustrative tant dans les médias traditionnels que sur les réseaux sociaux. Pourtant, à côté de ces crimes spectaculaires et surmédiatisés, notre société fait face à partir du courant de l’année 2010 à un nouveau type de criminalité plus discrète et plus immatérielle, baptisée élégamment par les experts de « Criminalité 2.0 », ou de manière plus commune de « Criminalité cybernétique ».
En effet, depuis l’introduction des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) au début des années 1990, divers secteurs de l’économie et de l’administration publique haïtienne se sont progressivement et largement informatisés, afin de devenir plus performant ou plus compétitifs. Mais, le hic est que l’institutionnalisation
accélérée des outils télématiques ou cybernétiques n’a pas seulement le mérite de favoriser une meilleure gouvernance de l’ensemble des activités sociétales, elle a aussi malheureusement le tort d’exposer certains domaines sensibles de la vie publique ou de la vie privée à des interférences d’individus dangereux ou malhonnêtes. Ce sont justement ceux-là
qu’on appellera les « cybercriminels ».
Notre objectif ici est non seulement d’appeler l’attention de l’opinion publique nationale sur l’existence de ces « cyber-menaces » qui commencent discrètement à faire partie de l’univers de la criminalité transnationale organisée en Haïti, mais aussi d’offrir une meilleure conceptualisation et compréhension des enjeux et défis liés à ces nouvelles menaces
de sécurité dans le monde, et plus particulièrement dans la société consumériste haïtienne. Au final, nous espérons bien entendu que les législateurs, les politiques, les citoyens et les entreprises, notamment les banques prendront toute la mesure du problème et accepteront en conséquence de donner écho aux stratégies de défense, de prévention et de répression que nous proposons pour faire face à ces nouvelles menaces de sécurité.