Depuis l’effondrement en 1990 dumonde bipolaire né de la configuration du système international post-Deuxième Guerre mondiale, l’humanité n’a de cesse de faire face à de nouveaux types de menaces pour la paix et la sécurité, telles que, les menaces non militaires (Keith et Williams, 1997)i. Pour beaucoup de pénalistes et d’internationalistes, les plus importantes de ces menaces sont les « crimesinternationaux » (Fouchard, 2013).

En effet, letriomphe des valeurs démocratiques survenu à la fin de la Guerre froide et la consécration universelle des droits de l’homme, rendue possible grâce au processus de la mondialisation ont forcé les différents gouvernements et institutions internationales à placer l’individu non seulement au cœur des enjeux sur la paix internationale, mais aussi comme objet-référent ultime de la sécurité mondiale (Balzacq, 2015).

Des lors, sous la pression constante des sociétés civiles transnationales et grâce à la militance soutenue des organisations de défense des droits humains et au plaidoyer continu des juristes internationalistes, la lutte contre les crimes internationaux débutée dès le lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, est devenue un objectif prioritaire dans l’agenda diplomatique mondial.

L’objectif de notre propos aujourd’hui est de faire un compte rendu analytique des enjeux et défis de l’idée même de la répression contre les crimes internationaux, afin non seulement d’en évaluer le bilan, mais aussi et surtout de mesurer tout le travail qu’il nous reste aujourd’hui à accomplir, en tant que doctrinaire, juge, avocat, défenseur des droits de l’homme, conseiller du Prince ou encore simple citoyen engagé.

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