En marge de la réunion du G20, le 8 juillet 2017, le nouveau Président français, Emmanuel Macron, déclara devant des journalistes internationaux que « le sousdéveloppement en Afrique était civilisationnel ». Ces propos non moins anodins qui rappellent tristement le fameux discours de Dakar de Nicolas Sarkozy, prononcé le 28 juillet 2007 à l’université Cheikh-Anta-Diop, sont illustratifs de la grande controverse idéologique et doctrinaire qui continue d’exister autour des origines du sous-développement dans le tiers-monde.
L’objectif de ce texte est de mettre en dialogue les deux théories dominantes du sous-développement, celle d’ascendance libérale ou occidental-centriste et celle d’obédience marxiste ou tiers-mondiste, afin de démontrer que le succès du discours occidental tient plus du contrôle que cette partie du monde exerce sur le système universel de la production et la diffusion du savoir que d’une connaissance objective et réelle de l’histoire et de la sociogenèse du phénomène du sous-développement lui-même.