Dans un Rapport publié en 2009, l’ONG internationale Oxfam avait établi un lien étroit entre les conséquences des changements climatiques et la déforestation auxquelles est exposé Haïti et ce qu’elle appelle le « cocktail toxique haïtien »i, composé par la pauvreté et l’augmentation des prix des denrées alimentaires. Autant dire, on ne saurait problématiser la question de l’insécurité environnementale en Haïti en négligeant le phénomène corolaire qui sont les crises alimentaires.

Ceci dit, lorsqu’on évoque la problématique de l’insécurité, on oublie souvent que l’insécurité alimentaire représente avec les catastrophes naturelles la plus grande menace de sécurité non criminelle à laquelle est exposé plus de 20% de la population mondiale. A preuve, le Rapport mondial sur les crises alimentaires de 2022 a estimé que 193 millions d’individus, émanant de 53 Etats ou territoires font face à des situations de crises alimentaires plus ou moins graves. Sur une étude portant sur la population haïtienne, le Rapport a révélé que 4.5 millions d’haïtiens sont classés dans la catégorie « IPC Phase 3 » (crise alimentaire aigue) et 1.3 millions dans la catégorie « IPC phase 4 » (urgence alimentaire).

Notre objectif dans le cadre de cette étude c’est de dénaturaliser les principales causes qui sont à l’origine des crises alimentaires dans notre pays, tout en proposant une stratégie d’action pouvant contribuer à rétablir la sécurité et l’autosuffisance alimentaire.

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